Nettoyage et désinfection en industrie agroalimentaire : risques santé sécurité au travail et environnementaux

Nettoyage et désinfection en industrie agroalimentaire : risques santé sécurité au travail et environnementaux
" Quelques règles de désinfection, sans oublier la prévention ! "

Résumé   

L’industrie agroalimentaire est très concernée par les problématiques liées au nettoyage et à la désinfection des locaux pour lutter contre différentes sources de contamination. Ces opérations ont pour objectif d’éliminer les salissures (déchets des produits traités ou salissures apportées par les outils ou machines employés dans le procédé industriel) ainsi que les contaminations et infections d’origine microbiologique et chimique.

Ce dossier traitera de l’identification et de l’évaluation des risques pour le personnel ainsi que d’éventuelles parades associées.

1. Définitions

  • Le nettoyage : Action de retirer totalement les résidus et souillures des surfaces, les laissant visuellement propres et aptes à être désinfectées efficacement. Le nettoyage permet à la fois d’éliminer des salissures organiques (graisses, sang, sucre, amidon, protéines dont allergènes, ...) et inorganique (sels minéraux, rouille, résidus de carbonisation). Il permet également d’éliminer des corps étrangers. A lui seul, il n’est pas une garantie de décontamination.

Voir Dossier Technique « Nettoyage et Désinfection » dans le cadre de l’action collective « Efficacité des opération de Nettoyage et Désinfection

  • La désinfection : Opération au résultat momentané permettant de tuer ou d’éliminer les micro-organismes et/ou d’inactiver les virus indésirables portés sur des milieux inertes contaminés, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes présents au moment de l’opération. La désinfection ne peut être efficace qu’après un nettoyage. A noter cependant que la désinfection n’empêche pas  les contaminations ultérieures, c’est pourquoi elle doit être renouvelée régulièrement dans les zones sensibles.

www.cramif.fr

2. Enjeux

Il y a tout d’abord un enjeu de santé publique. En effet, l’industrie agroalimentaire doit faire face aux exigences et aux normes relatives à l’hygiène et à la propreté : ces exigences sont apparues, certes, depuis une dizaine d’année mais elles atteindront, dans les années à venir, une dimension tout autre. Dès lors que ces exigences ne seront pas suffisamment prises en compte, l’internationalisation des marchés et la diffusion immédiate de l’information provoqueront une sanction immédiate sur le plan économique, financier, mais aussi social pour l’entreprise.
Il y a également un enjeu humain car le nettoyage et la désinfection comportent des risques de santé et de sécurité pour tous les salariés des IAA.

3. Qui est concerné ?

Pour répondre aux exigences en terme de sécurité alimentaire, toutes les entreprises du secteur agroalimentaire sont obligées de développer des politiques de nettoyage et de désinfection de plus en plus sûres.

4. Les Bases réglementaires

La nouvelle réglementation sanitaire, le « paquet hygiène », pour les entreprises agroalimentaires s’applique depuis 2006. Il est composé de plusieurs textes législatifs adoptés par l’union européenne, et vise à mettre en place une politique unique et transparente en matière d’hygiène de l’alimentation humaine et animale et à créer des instruments efficaces pour gérer les alertes, sur l’ensemble de la chaîne alimentaire.
De plus, l'HACCP est un système qui identifie, évalue et maîtrise les dangers significatifs au regard de la sécurité des aliments en fonction de la norme NF V 01-002 (Sept. 2008).

Voir www.haccp-guide.fr

5. Evaluation du risque

Les éléments visant à effectuer une évaluation des risques inhérents aux opérations de nettoyage et désinfection des locaux agroalimentaires seront exposés dans ce chapitre : la toxicité aigue, la toxicité chronique, la contamination radionucléaire issue des aliments, la fixation des teneurs maximales, les maladies professionnelles du secteur d’activités et les accidents courants.
Certains de ces éléments font l’objet de fiches guides à destination des employeurs et responsables SST des entreprises, qui sont jointes en annexe.

6. Rôles des instances représentatives du personnel et des services de santé au travail

Les membres du  CHS-CT (ou lorsqu’il n’existe pas les délégués du personnel) doivent :

  • être consultés avant toute décision d'aménagement important modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail ;
  • être associés sur les actions de formations à la sécurité ;
  • avoir accès au document unique d’évaluation des risques.

7. Les Mesures de Prévention (Primaire)

  • sur le plan Organisationnel : mise en place de consignes (fréquence de nettoyage du sol, élimination des déchets, ...) ; mise en place de procédures (mélange des produits, nettoyage et désinfection, ...) ; rédaction de notices de poste ; rédaction de notices de sécurité complémentaires de la Fiche de données de sécurité.
  • sur le plan Technique : aménagement des locaux (sols antidérapant, ventilation, ...) ; aménagement des postes de travail (étagères sur roues, chariots de manutention, ...) ; suppression et/ou réduction de l’usage de produits nocifs ; suivi médical.
  • sur le plan Humain : formation des salariés (respect des règles d’hygiène, principe du HACCP, gestes et postures, ...) ; sensibilisation du personnel (manipulation de produits chimiques, port des EPI spécifiques, ...).

Voir www.inrs.fr/risques/

Certains de ces éléments font l’objet de fiches guides à destination des employeurs et responsables SST des entreprises, qui sont jointes en annexe.

8. Les Mesures de Protection (Secondaire)

  • Collectives : ventilation des locaux ; sols antidérapant ; consignation des machines lors du nettoyage.
  • Individuelles : port des EPI spécifiques (gants, vêtements de protection).

Voir www.inrs.fr

9. Les Mesures de Réparation (Tertiaire)

Malgré les mesures de prévention et de protection, il arrive que des salariés soient victimes d’un accident du travail ou une maladie professionnelle, auquel cas des mesures de réparation seront mises en route, tel que l’aménagement de poste, l’indemnisation ou bien la retraite anticipée...

Voir www.bossons-fute.fr


Rappels

  • L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent : des actions de prévention, d'information et de formation, ainsi que la mise en place d'une organisation et de moyens adaptés.
  • L'employeur évalue les risques pour la santé et la sécurité des travailleurs et transcrit et met à jour dans un document unique les résultats de cette évaluation.
  • Les membres du  CHS-CT (ou lorsqu’il n’existe pas les délégués du personnel) doivent :
    • être consulté avant toute décision d'aménagement important modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail ;
    • être associés sur les actions de formations à la sécurité ;
    • avoir accès au document unique d’évaluation des risques.

Date de dernière mise à jour : 01.2017

1 commentaire

  • hayet, 5 février 2024 à 10h15Répondre
    cet article est intéressant , merci .